Innovation AirGeo : et si les écorces d’arbres révélaient la qualité de l’air que nous respirons ?
Et si les arbres détenaient la clé d’une surveillance de la pollution atmosphérique plus précise et accessible ? C’est le pari d’AirGeo, un projet scientifique innovant qui utilise les écorces d’arbres comme bio-indicateurs de la qualité de l’air. Une solution prometteuse pour mieux comprendre et lutter contre la pollution dans nos villes.
Le projet AirGeo se répartit dans 5 pays sur 3 continents. Il est porté par le CNRS, l’UCAD (université Cheikh Anta Diop), l’IRD (Institut de recherche pour le développement), la mairie de Sebikotane et Ker Thiossane au Sénégal. Il vient de recevoir le Prix de la recherche participative 2024 dans la catégorie « co-construction », attribué par l’INRAE en France.
Les arbres, des sentinelles silencieuses de la pollution
Véritables filtres naturels, les arbres absorbent le dioxyde de carbone (CO2) et d’autres polluants atmosphériques par leurs feuilles et leurs écorces. Ces dernières, en particulier, agissent comme des archives naturelles, enregistrant la présence de polluants au fil du temps.
Le projet AirGeo exploite cette capacité des arbres à accumuler les polluants. En analysant des échantillons d’écorces prélevés sur des arbres en milieu urbain, les scientifiques déterminent la concentration de différents polluants. Par exemple : les particules fines, les métaux lourds et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).
Une méthode innovante aux multiples avantages
Comparée aux méthodes traditionnelles de surveillance de la pollution, basées sur des stations fixes coûteuses et peu nombreuses, l’approche d’AirGeo présente de nombreux avantages :
- Un maillage territorial dense. En utilisant les arbres comme bio-indicateurs, il devient possible d’obtenir une cartographie précise de la pollution à l’échelle d’une ville, en couvrant des zones inaccessibles aux stations fixes.
- Un coût réduit. L’analyse des échantillons d’écorces est une méthode peu coûteuse, permettant de déployer un réseau de surveillance plus large et accessible.
- Une approche rétrospective. Les écorces d’arbres permettent de retracer l’évolution de la pollution sur plusieurs années, offrant une perspective historique précieuse.
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Des résultats prometteurs pour l’avenir
Les premiers résultats d’AirGeo sont encourageants. Les analyses d’écorces ont permis de cartographier avec précision les zones de forte pollution à Dakar au Sénégal. Cela a permis de confirmer l’impact du trafic routier et des activités industrielles.
Au-delà de la surveillance, AirGeo ouvre la voie à une meilleure gestion de la qualité de l’air. En identifiant les sources de pollution et en mesurant l’efficacité des mesures mises en place, les données collectées permettront aux décideurs de prendre des mesures ciblées pour améliorer la santé publique.
AirGeo représente donc une avancée majeure dans la lutte contre la pollution atmosphérique. En exploitant le potentiel insoupçonné des arbres, ce projet scientifique innovant offre une solution accessible, précise et durable pour un air plus pur en ville.
En savoir plus : https://airgeo.hypotheses.org/
Source : INRAE.

Irina Jones est une journaliste spécialisée en botanique, apportant son expertise en gardening et plantes vertes à notre équipe. Passionnée par le monde végétal, elle explore la richesse de la nature et les techniques de jardinage qui favorisent un environnement sain et épanouissant.
Elle se concentre sur la science derrière le jardinage, partageant des conseils pratiques pour cultiver et entretenir les plantes. Son approche est guidée par la conviction que les plantes améliorent non seulement notre cadre de vie mais contribuent également à notre bien-être physique.
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